L'utilisation d'engrais minéraux dépassera 200 millions de tonnes en 2018 – FAO
Un rapport de la FAO prévoit une croissance annuelle de 1,8 pour
cent mais la capacité de production sera plus rapide
16 février 2015, Rome- L'utilisation d'engrais minéraux au niveau mondial devrait
dépasser en volume 200,5 millions de tonnes en 2018, soit 25 pour cent de plus
qu'en 2008. Quant
à la consommation mondiale d'engrais minéraux, elle devrait croître de 1,8% par
an jusqu'en 2018, selon le dernier rapport de la FAO «Engrais, tendances et
perspectives mondiales à l'horizon 2018». (rapport
complet en anglais disponible http://www.fao.org/3/a-i4324e.pdf)
Dans le même temps,
toujours au niveau mondial, «la capacité de production d'engrais, de produits
intermédiaires et de matières premières devrait augmenter plus rapidement».
Le
potentiel de production d'engrais minéraux étant supérieur à l'utilisation, le
solde potentiel mondial - terme technique désignant le volume disponible par
rapport à la demande réelle - devrait croître pour les trois principaux
engrais: l'azote, le phosphate et la potasse.
Toutefois,
le rapport ne fournit aucune prévision sur les prix futurs des engrais
minéraux, mais note qu'après un bond en 2011, ils étaient fortement en baisse à
la mi-2014 par rapport à 2010.
L'azote: croissance et volume
C'est en Afrique subsaharienne que la demande d'engrais
azotés devrait croître le plus rapidement, au rythme de 4,6 pour cent par an.
Cependant, du fait de la sous-utilisation des engrais minéraux dans cette
partie du monde, le volume des applications d'engrais azotés en 2018
n'augmentera que de 340 000 tonnes par rapport à 2014, soit moins de cinq pour
cent de l'augmentation mondiale prévue.
Nouvelles options pour des sols en bonne santé
L'application d'engrais permet de remplacer l'azote qui est
extrait du sol par les cultures. Bien que le suremploi de l'azote entraîne le
gaspillage et affecte les ressources en eau, l'augmentation considérable de
l'utilisation d'engrais minéraux a permis une expansion rapide de la
productivité agricole dans la période de l'après-guerre.
Dans de nombreuses régions de l'Afrique
subsaharienne, la sous-utilisation des engrais entraîne, du fait de
l'extraction non compensée des nutriments par les cultures, l'épuisement des
sols avec, comme conséquence,la
dégradation des sols et la baisse des rendements.
La
rotation des cultures adaptées localement, le paillage et le fumier peuvent
également restaurer l'azote dans les sols. Certaines plantes, notamment les
légumineuses comme le soja, recèlent dans leurs systèmes racinaires des
micro-organismes qui captent l'azote de l'air et le restituent aux plantes.
La carte des tendances
L'utilisation des engrais variera considérablement selon les
régions au cours des prochaines années.
L'Afrique subsaharienne affichera une forte
demande pour l'azote et la potasse, malgré les faibles niveaux d'utilisation
actuels.
L'Asie,
dans son ensemble, restera le plus grand consommateur mondial d'engrais et
tablera sur les importations des trois principaux éléments nutritifs même si
l'Asie de l'Ouest dispose d'un excédent important d'azote, de phosphate et de
potasse.
L'Europe
dans son ensemble disposera également d'un excédent des trois principaux
éléments nutritifs du fait de soldes largement positifs en Europe orientale et
en Asie centrale. L'utilisation d'engrais en 2018 devrait être stable en Europe
occidentale mais augmenterait de 3,6 pour cent par an dans la sous-région
orientale.
L'Amérique
latine et les Caraïbes dépendront aussi des importations des trois éléments
nutritifs, leur utilisation d'engrais devant croître à un rythme annuel soutenu
de 3,3 pour cent durant la période sous revue, selon le rapport de la FAO.
De
grandes différences quant à la demande totale d'azote persisteront entre les
continents. En 2018, l'Afrique aura besoin de 4,1 millions de tonnes, l'Europe
de 15,7 millions de tonnes, les Amériques de 23,5 millions de tonnes et l'Asie
de74,2 millions de tonnes.
En
Afrique subsaharienne, même si, selon les projections, l'utilisation totale
d'engrais croîtra à un rythme annuel de 4,7 pour cent - le plus rapide du monde
- le continent africain restera un important exportateur d'azote,
fournissant 3,4 millions de tonnes supplémentaires au niveau mondial.