Notre vision du marché engrais - lundi 13 novembre 2017
√ Azote : Quand l’Inde fait
trembler le marché de l’urée. Voilà des semaines que les rapports
s’enchainent sur le même ton : haussier. Et le dernier tender indien ne
devait être qu’une nouvelle de plus dans cette tendance, servant de référence
aux niveaux de prix à venir. Or coup de tonnerre, l’Inde a décidé de ne pas
donner suite à cet appel d’offre de 700'000 tonnes d’urée. C’est peu dire que
le marché a été pris à contre pieds par cette nouvelle, mettant les traders qui
s’étaient majoritairement mis longs, en position assez indélicate. Conséquence immédiate et générale : les prix ont
commencé à marquer le pas et les ventes à ralentir, les acheteurs espérant
enfin une correction des cours, asphyxiés qu’ils étaient par une hausse si
rapide et significative durant les dernières semaines. Ne misons pas sur un
renversement complet de la tendance, nous n’en sommes vraiment pas là, d’autant
plus que les producteurs sont en positions pour tenir les prix assez fermes. Le
baisse pourrait venir en premier des traders qui ont achetés des positions
qu’il faudra bien revendre. √ Phosphate : les offres se raffermissent
cette semaine. Les
prix sur la semaine écoulée semblent s’être clairement raffermis. C’est le cas
en Chine, au Pakistan, en Inde… On peut tenter d’expliquer cette hausse par
plusieurs raisons, comme la disponibilité réduite chez les producteurs, la
hausse des matières premières (principalement
le soufre), ou l’annonce de problèmes chez un producteur, avec pour conséquence
un « manque » de 200'000 tonnes qu’il faudra bien compenser. Les prix
offerts sont donc fermes avec des situations différentes en fonction des
marchés. Certains pouvant attendre et vivre sur leurs stocks (Inde) même si des
appels d’offres et des contrats d’approvisionnement à long terme sont attendus
prochainement, d’autres au contraire vont devoir supporter ce renchérissement
pour couvrir leurs besoins (Chine). √ Potasse : la demande soutenue
maintient le marché sous pression.
Un peu partout la demande est présente : en Inde ou l’on parle
d’achat de 100'000 tonnes à long terme, mais aussi au Sri Lanka et dans le
reste de l’Asie du sud-est... Mais c’est surtout la disponibilité limitée à
court terme qui soulève le plus d’inquiétude et entraîne les prix à la hausse.
Les biélorusses auraient bouclé leurs embarquements jusqu’à la fin de l’année. Peu de raisons de voir le marché du MOP
s’infléchir d’ici les premiers mois de l’année prochaine. |